l'histoire

12/05/2013 13:11

Les jours qui avaient suivis, la vie avait continué comme si de rien n’était, même si Jalindra sentait bien que cela ne serais plus jamais pareil, quelque chose s'étant cassé dans sa relation avec Granny.

 

Il continuait à plaisanter, comme à son habitude (un fyros qui ne plaisante pas est un fyros mort!) mais partait de plus en plus souvent seul, disant vouloir trouver une guilde, mais ne les informant pas de l'avancée de ses démarches.

 

Elle avait bien essayé de reparler de l'incident avec lui, mais il éludait à chaque fois, la laissant perplexe. Elle savait qu'elle était en train de le perdre, et même si elle le voyait s’éloigner le cœur lourd, elle n’était pas sur de vouloir, ni de pouvoir le retenir.

 

Elle se rapprochait de Rikho, apprenant un peu plus à le connaître, appréciant leurs conversations et l'humour fin dont il faisait preuve. (il faut dire que les fyros ne l'avait pas habituée à ça !)

 

Un soir, alors que granny avait encore disparu, il lui confia :

 

  • « tu sais l'autre nuit, quand je t'ai laissé devant le feu, je suis parti retrouver Granny, pour essayer de comprendre... »

Jalindra le regarda, attendant la suite :

  • « je sentais bien que je le dérangeait... il m'a juste dit, assez froidement, qu'il ne voulait pas s'occuper des états d'âmes des autres... je ne comprend pas ce qu'il se passe.

  • Il se passe qu'on est en train de le perdre, répond Jalindra tristement. Mais au final, ce n'est peut-être pas plus mal... je n'ai aucun besoin de gens qui ne sont là que pour les bons moments... j'en ai assez eu comme ça. Je préfère encore être seule... »

 

Rikho la prit tendrement dans ses bras avant de répondre :

  • « Nous ne sommes pas fait pour la solitude. Si elle peut être un réconfort, elle finit par nous mener vers la folie..

  • Ça doit être pour ça que je suis déjà un peu atteinte alors ! Rit-elle

  • Et ta douce folie fait partie de ton charme, dit il en souriant tendrement, parmi une multitude d'autres choses d'ailleurs... »

 

Jalindra rougit sous le compliment, un peu troublée. Il est vrai qu'elle ne l'avait jamais regardé comme un prétendant, même si elle l'avait toujours trouvé beau, de ce charme plein de grâce des matis.

 

Elle repris contenance en préparant un repas simple (ce qui valait mieux, étant donné ses faibles compétences en cuisine) et leur servi un repas froid.

Ils mangèrent en silence, Jalindra restant perdue dans ses pensées pendant que Rikho restait à ces coté, sentant son trouble, se contentant de l'assurer de sa présence.

 

Une fois le repas fini, elle parti avec sa pioche, essayant de s'oublier dans des taches répétitives et physiques, forant jusqu'à l’épuisement.

 

Quand elle revint autour du feu, Rikho s’était endormi. Elle resta un moment à l'observer, le reflet des flammes dansant sur son visage apaisé par le sommeil.

 

Elle fini par s'endormir perturbée, sentant confusément que les choses étaient en train de changer.

 

12/05/2013 17:03

Depuis que les homins avaient reconstruits les villes dévastées par les Kitins, se réinstallant petit à petit, la vie reprenait son cours. Et avec l'assurance d'avoir écarté le danger pour un moment, les conflits de religion refaisaient surface.

 

Jalindra, comme la plupart des fyros, était de foi Kamiste. Mais si elle se sentait en phase avec leur volonté de protéger l’équilibre d'Atys, elle n’adhérait pas à la folie des siens qui décrétaient que tout ceux qui pensaient différemment d'eux devenaient des ennemis.

 

Elle savait que Rikho prêtait allégeance à la karavan, mais elle ne s'en souciait pas, à tel point qu'ils en parlaient très peu, chacun appréciant la compagnie de l'autre, peut importe leur conviction. Mais c'est un sujet qui tendait à devenir plus présent, les regards hostiles sur leur duo se multipliant, qu'ils soient dans le désert ou la foret.

 

Pour l'instant ils ne s'en souciaient pas vraiment, n'allant en ville que pour se reposer, et continuaient leur entraînement, Rikho se spécialisant en combat à la dague, Jalindra préférant le soin et la magie offensive. Ils n'avaient plus que de rares nouvelles de Granny, celui ci ayant rejoint une guilde kamiste, qui forcement ne verrait pas d'un bon œil son amitié avec un matis, si l'on pouvait encore utiliser ce mot.

 

Tandis qu'ils exploraient le désert, Jalindra ayant voulu montrer la beauté des dunes à son ami (même si, de son point de vue, la lumière éblouissante et la chaleur suffocante enlevait tout charme au lieu) ils se retrouvèrent au milieu d'un groupe de kincher.

 

Bien évidemment, ceux ci, voyant leur repas leur tomber entre les pattes, ne se firent pas prier et se ruèrent vers les deux inconscients. Les deux amis, n'ayant pas spécialement envie de finir dans l'estomac d'un kitin, se jetèrent sur leurs armes, Rikho tranchant tout ce qui passait à sa portée, tandis que Jalindra alternait entre les sorts de soin et les sorts de glace. Au terme d'un combat acharné, ils contemplèrent les cadavres autour d'eux en poussant un soupir de soulagement, essayant de reprendre leur souffle.

 

Jalindra, en nage, proposa une halte près d'un camp proche, mourant de soif, en remarquant que son ami n’était pas plus vaillant. Ils s’installèrent donc en sortant des vivres, se félicitant pour ce joli combat, auquel ils n'auraient sûrement pas survécu encore quelques jours auparavant.

 

Alors qu'elle allait savourer une bière bien méritée, elle est interrompu par la vision d'une boule de feu se ruant sur elle, sur fond de cris de rage. Plus rapide qu'elle, Rikho repère les bandits occupant le camp qu'ils avaient cru vide, et l’attrape par la main pour s'enfuir à toute jambe, la traînant dans son sillage.

 

Tandis qu'ils se réfugient dans une ancienne ferme en ruine, ayant réussi à semer leur poursuivant, Jalindra est prise d'un fou rire, imaginant comme les bandits devait rager d'être passé si prés du but.

Alors qu'elle reprend son souffle en s'appuyant sur lui, se calmant petit à petit, elle sent soudain son regard posé sur elle. Elle prend soudainement conscience de la proximité de leurs corps et se trouble légèrement, et alors qu'elle s’apprête à dire une bêtise pour se donner une contenance, il approche son visage du sien et l'embrasse tendrement.

 

D'abord surprise, elle fini par se laisser aller dans ses bras en répondant à son baiser, appréciant la tendresse qu'il lui offre, se perdant dans son regard. Ils finissent par se détacher pour installer leur campement avant de se retrouver devant le feu.

 

Cette nuit là, ils restèrent dans les bras l'un de l'autre, prenant le temps de se découvrir mutuellement et Jalindra fini par s'endormir rassurée par le contact de ses bras.

13/05/2013 15:20

Les jours s’écoulaient paisiblement pour le couple (Du moins, autant que possible quand chaque bestiole rêve de vous boulotter) les deux amants toujours unis, même si Jalindra sentait bien qu'elle ne l'aimait pas autant qu'elle le devrait. Elle était rassurée par sa présence, et adorait leurs conversations qui l'aidait à y voir plus clair, mais il manquait ce petit quelque chose qui vous fait perdre la tête.

 

Rikho quand à lui se comportait plus en guide qu'en amoureux, cherchant à la faire avancer dans ses réflexions sur le chemin qu'elle choisirait de prendre.

 

Ils parlaient peu de leur relation, ce qui semblait leurs convenir à tous les deux, se contentant de vivre le moment présent, et à défaut de passion, ils s'apportaient beaucoup de tendresse.

 

Un jour, lors d'une de leur nombreuse envie d’expédition, ils se retrouvèrent dans le couloir brûlé, s’étonnant du paysage aride et désolé, repère de nombreuses créatures hostiles. Ils avançaient, essayant de passer sans se faire repérer par les varinx, quand ils virent un énorme kipee au loin. (il faut dire qu'il était impossible à rater!)

 

Alors qu'ils l'admiraient, émerveillés par les couleurs chatoyantes de la bête, ils entendirent une voix s'exclamer :

  • « regarde, y'à Kipeeketh ! »

 

Ils se tournent alors en direction de la voix, apercevant deux fyros qui avancent dans leur direction, s’arrêtant à leur hauteur pour leur demander :

  • « vous venez pour le roi ? Demanda le plus petit des deux

  • On est passé devant par hasard, mais on est jamais contre un défi ! S'exclama Rikho

  • Allons y alors, à quatre, ça devrait passer ! Au fait, moi c'est Mastah, et lui, c'est Shab, dit t'il en désignant son ami, un grand fyros au visage volontaire.

  • Et moi c'est rikho, et elle, Jalindra , répondit il en la serrant contre elle

 

Jalindra ne réagit pas, occupée qu'elle était à regarder le grand fyros, et pendant que les homins discutaient de la stratégie à employer, elle l'observa à la dérobée, appréciant sa beauté virile.

 

Elle sortie de sa contemplation pour mettre son équipement de soin, ce rôle lui étant attribué avec l'aide de Shab, pendant que les guerriers allaient chercher la bête. Ils plaisantèrent beaucoup pendant le combat, mais Jalindra restait silencieuse, absorbée par sa tâche, devant relever plusieurs fois Mastah qui fanfaronnait en oubliant d'esquiver les coups du kipee.

 

Le combat se révéla plus simple qu'ils ne le craignaient, à tel point qu'ils décidèrent de poursuivre leur chasse, cherchant si d'autres rois étaient de sortie.

 

Ils trouvèrent Poncha, un grand Zerx, et l’attaquèrent en gardant la même technique, mais avec moins de succès.

Il était beaucoup plus rapide que le kipee, ce qui surpris les soigneurs, à tel point qu'ils furent vite débordés et virent leurs amis tomber malgré leurs efforts.

 

Alors qu'elle voyait la bête se diriger vers elle, se délectant par avance de son repas, elle entendit Shab lui crier de courir avant de s'enfuir dans le sens opposé du zerx.

Elle s’élança à sa suite, courant à toutes jambes (et priant pour ne pas s’emmêler les pieds) en essayant de ne pas se jeter dans la gueule des cuttlers proches.

 

Lorsque la bête estima que le casse croûte ne valait pas l’énergie dépensée et abandonna la poursuite, ils revirent sur leurs pas pour soigner leurs amis restés à terre.

Ils se remirent de leurs émotions avant de ré-attaquer le roi, voulant tous leur revanche. Le deuxième essai fut plus concluant, chacun étant plus concentré et sachant à quoi s'attendre.

 

Après s'être félicité et partagé le butin récolté ce soir là, le groupe se sépara, l'un partant forer, l'autre se dirigeant vers la taverne, tandis que le couple retournait en ville pour un repos bien mérite.

 

Jalindra s'endormit rapidement dans les bras de rikho, revoyant dans ses rêves le visage du beau fyros, souriant dans son sommeil.

 

13/05/2013 20:45

Ils n'avaient pas recroisé les deux fyros, et Jalindra était trop préoccupée pour y penser. Rikho se faisait de plus en plus rare, sans explication, même si elle se doutait bien de ce qu'il se passait.

 

Les conflits entre les Kamis et la Karavan étaient de plus en plus fréquents, au point que leur couple attisait les foudres, autant chez les fyros que chez les matis. Ils étaient fatigués de se justifier, ou de devoir se cacher pour trouver un peu de paix.

 

Même si ils étaient bien ensemble, leur couple n’était sûrement pas assez solide pour affronter ce genre d’épreuve.

 

Alors qu'ils étaient en pleine conversation avec le palefrenier de pyr afin de choisir un mektoub de bat (personne ne voudrait d'un mektoub malade !), le bras de Rikho enserrant la taille de Jalindra, un groupe de fyros approcha en plaisantant.

 

L'un d'entre eux s’arrêta en voyant le geste d'affection du matis en fronçant les sourcils :

  • « il t'embête le palot ? Demanda le fyros en la regardant »

 

Jalindra se tourna vers lui, un instant surprise, avant de se serrer contre Rikho, un air de défi sur le visage :

  • « Non, au contraire !

  •  Quoi, t'aime pas les vrai homins ? Dit il en bombant le torse tandis que ses amis rigolaient bêtement

  • Non, j'aime juste pas les abrutis dans ton genre ! »

 

Voyant le fyros devenir écarlate sous l'insulte et commencer à écumer de rage, jalindra mit ses amplificateurs pour pouvoir se défendre (on est jamais trop prudent!)

Rikho, sentant la situation dégénérer, la saisit doucement par le bras :

  • « vient, on s'en va, il n'en vaut pas la peine

  • Quoi ? S’étonna jalindra, je peux très bien lui régler son compte !

  • Je n'en doute pas, mais ce serait rentrer dans leur jeu... et alimenter les conflits ne nous rendra pas service. »

 

Elle le suivi à contrecœur, jetant un regard noir au fyros qui fanfaronnait d'avoir chassé un matis de sa ville, et se promit de ne pas le louper si elle le recroisait un jour.

Ils installèrent leur campement en dehors de la ville, pour éviter d'autres désagréables rencontres.

 

Le matin suivant, rikho n’était plus à ses cotés, comme cela arrivait souvent maintenant. Sauf que cette fois, il ne revint plus.

 

Elle savait qu'il allait bien, car elle recevait de temps en temps un izam, mais compris rapidement que l'altercation avait été l'incident de trop. Elle avait le coeur lourd mais respectait son silence.

 

Elle se réhabitua à ne compter que sur elle même,  travaillant dur pour les Kamis afin d'effectuer le rite qui officialiserait son allégeance.

 

Elle comblait sa solitude en forant, parfois jusqu'à l'epuisement, avant de sombrer dans un sommeil sans rêves.

 

14/05/2013 14:24

Étant plus vulnérable seule, Jalindra se décida à s’entraîner au combat. Après un essai à l’épée, qu'elle trouvait trop lourde à manier, elle jeta son dévolu sur une magnifique pique trycker.

Elle se rendit vite compte de l'efficacité de l'arme, même si elle la manipulait encore maladroitement.

 

N'ayant personne pour surveiller ses arrières, elle affûta également ses capacités d'observation.

Elle apprit à ses dépends que les plodéros étaient trop long à tuer pour espérer y survivre, et qu'il valait mieux attirer la bête à l’écart des autres plutôt que de se ruer dans le troupeau.

 

Elle avait du mal à s'habituer au poids de l'armure, qui lui donnait l'impression d'essayer de bouger en soulevant un mektoub, et comprenait mieux pourquoi les guerriers étaient si costauds. Mais elle avait encore du chemin à faire avant que ses muscles acceptent ce traitement sans broncher.

 

Après une séance d’entraînement acharné contre une armée de cloppers (comment pouvaient-il être encore si nombreux après tout ces massacres ? Leur système de reproduction mériterait d'être étudié) elle se dirigea vers son mektoub afin d'y déposer son armure avec soulagement.

 

Tandis qu'elle marche en direction de la ville, comptant mentalement ses membres afin de vérifier qu'il ne lui en manque pas un bout, elle repère un attroupement à l'entrée de la ville. Ils semblent légèrement éméchés (rien d’inhabituel pour des fyros) et les éclats de rire fusent.

 

Intriguée, elle s'approche du groupe, et s'aperçoit qu'ils font cercle autour de yubos, qui, fidèles à eux mêmes, lèvent allègrement la patte sur chaque botte à leur portée. (c'est en effet une de leur activités favorites, avec celle de faire les yeux doux à tout ceux qui veulent les bouffer)

 

Un petit parcours à été installé, fait de bric et de broc, délimité par des bancs piqués à la taverne, des tonneaux de bière (déjà vidés, sûrement) faisant office d'obstacle.

 

Elle regarde amusée les homins attraper les yubos un par un, avant de leur peindre un chiffre sur le dos. Pendant ce temps, un fyros fait le tour de l'assemblée pour prendre les paris, tandis que Lydix, le tavernier, écoule ses stocks de liqueur de shooki.

 

Jalindra se prend au jeu et jette son dévolu sur un yubo qui semble assez nerveux. Elle s'installe au milieu des badauds, sa liqueur en main, en attendant le début de la course et profite de l'ambiance détendue, plaisantant avec ses voisin.

 

Quand la course commence, elle encourage son favori, qui bizarrement à perdu de sa nervosité, et renifle le sol avant de se rouler en boule pour un petit somme. Elle éclate de rire en voyant la tête de son voisin, qui apparemment avait fait le même choix qu'elle, et lui tend un verre de liqueur pour le consoler.

 

Il la remercie en souriant, avant de dire d'un air dépité :

  • « C'est pas mon jour de chance je crois !

  • Mais si, regarde, tu a gagné un verre gratuit ! »

 

Il éclate de rire avant de se retourner vers la course, et jalindra pouffe en voyant le yubo en tête s’arrêter pour se soulager contre un tonneau, laissant ainsi sa place de vainqueur au suivant.

 

La course se termine donc, ponctuée de cris de joie pour les chanceux, et de clameurs de déception pour les autres. Les dappers changent de main, les verres se remplissent et les conversations reprennent de plus belle.

 

Jalindra, se laissant emportée par l'ambiance festive, se dévoua pour aider Lydix à écouler ses stocks, et fini par s'endormir à même le sol, se promettant un réveil douloureux le lendemain (et surement une perte soudaine de mémoire).

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