Varak

19/06/2013 14:38

Nous sommes au dessus du desert. L'endroit est paisible, à peine perturbé par quelques animaux nocturnes, les arbres ployant doucement sous le vent qui agite faiblement la nuit. Au loin, on aperçoit un village, éclairé par quelques feux, point de ralliement de gardes somnolents.

 

Le calme ambiant est perturbé par des bruits sourds et répétitifs, provenant de l'étable ou ronflent des mektoubs.

 

A l'origine du raffut ? Un fyros au regard dur, le visage balafré, qui martèle l’épée qu'il est en train de forger comme si elle était la cause de tout les fléaux du monde.

 

Un homme sort de l'étable. Il à l'air contrarié, et s'approche du fyros. Il avait eu une rude journée et rêvait d'une seule chose, apparemment inconnue de l'homin : dormir. Activité qui consiste à s'allonger, de préférence dans un endroit douillet, et à ne laisser qu'un profond ronflement attester de sa présence.

 

Sa protestation meurt sur ses lèvres quand il croise son regard, reconnaissant cette étincelle de folie qui laissait présager un très mauvais moment. Il recule doucement en lui souhaitant une bonne nuit, avant de s'allonger avec les mektoubs, trouvant pour une fois leur odeur et leurs grognements rassurants.

 

Le fyros ne semble même pas remarquer sa présence, indifférent à tout, et continue son labeur, un rictus apparaissant parfois sur ses lèvres.

 

Bien que je ne mette pas en doute votre courage, forcement supérieur à celui de plusieurs gardes qui se retrouvent soudain absorbés par la contemplation des taches sur leur armure, je vais quand même le signaler : il ne vous arrivera rien. Maintenant, pour le bien de l'histoire, nous allons nous approcher de l'individu. Discrètement, oui, si vous voulez.

 

19/06/2013 14:41

Varak était très énervé. Cette stupide fyrette lui résistait... il avait pourtant tout calculé. Faire semblant de s’intéresser à sa misérable vie, lui offrir des cadeaux sans intérêts... Il avait même parlé de sa mère malade, sans préciser évidemment que son mal incurable, elle se l'injectait dans les veines, comptant sur son fils pour se ravitailler.

 

Elle avait failli craquer ce soir. Ce stupide homin égaré avait tout gâché. Mais il l'avait aidé à retrouver sa route, et avait vu la façon dont elle le regardait. Bientôt... Il sentit un frisson d’excitation le parcourir en pensant au moment ou elle céderait enfin. Il savait qu'elle ferait une proie idéale : faible et naïve, mais avec suffisamment de caractère pour rendre le jeu amusant.

 

Il regarda son ouvrage : L'épée était parfaite. Légère et affûtée, de quoi venir à bout de n'importe quelle créature. Il lui montrerait quel guerrier il était. Elle se sentirait protégée... Et bientôt, le jeu prendrait toute sa saveur...

 

Il imaginait déjà le moment ou il la ferait sienne, et serra la lame de l’épée dans sa main, insensible à la douleur, en se régalant par avance de la peur qui l'emprisonnerait. Allait elle crier ? Le supplier ? C’était le meilleur moment, quand il lisait la surprise et la souffrance dans les yeux de sa victime...

 

Il contempla la sève qui s’écoulait de sa main meurtrie, et souffla pour se calmer. Il devait encore faire preuve de patience, elle n’était pas encore totalement prête. Si il se précipitait, il n'aurait pas encore assez d'emprise sur elle et elle s’échapperait.

 

Il fallait qu'il dorme. Il devait garder ses forces pour réussir à jouer son rôle de protecteur. Elle avait des doutes, et il n'avait pas le droit à l'erreur. Il s'installa contre l’étable, et plongea dans le sommeil, serrant son épée contre lui. Il sombra en imaginant la surprise de Steena quand elle comprendrait qui il était vraiment...

02/08/2013 17:01

Steena était une petite fyrette châtain au caractère bien trempé, coiffée simplement d'une queue de cheval, quelques mèches de cheveux blanc lui retombant devant les yeux. Son regard émeraude trahissait sa jeunesse, bien que sa forte tête puisse la faire sembler plus âgée qu'elle ne l’était réellement.

 

Elle avait rencontré Varak alors qu'elle aidait sa mère à ramener leurs provisions. Elle détestait faire les courses, mais sa mère n’était plus toute jeune, et étant leur seule enfant, elle n'avait pas trop le choix.

 

Elle l'avait vu arriver, un sourire adoucissant son visage balafré, les soulageant du poids qu'elles portaient. Elles le remercièrent d'un signe de tête et ils continuèrent leur route en silence. Quand elle eu déposé les sacs, il l'attendait. Sans prononcer aucune parole, souriant, comme si il savait qu'elle allait le rejoindre.

 

Ils se baladèrent dans le camp, et ce fut elle qui brisa le silence. Ils parlèrent de choses et d'autres, tâtonnant pour trouver leurs marques. Il avait un charme indéniable, et les jeunes étaient rares ici, loin des nouvelles terres. Il avait un petit coté bestial, qui l’inquiétait mais l'attirait en même temps.

 

Il devait sentir ses résistances, car au fil de leurs rencontres, il se fit plus attentionné, plus protecteur. Il s’était confié à elle, parlant de la maladie de sa mère, et Steena découvrait un homin sensible et attachant.

 

Pourtant, parfois, elle surprenait une étincelle dans son regard qui la mettait mal à l'aise. Elle avait alors envie de fuir, mais elle mettait ça sur le compte de son inexpérience. Après tout, elle n'avait jamais connu l'amour et ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

 

Hier, il avait failli l'embrasser. Elle avait attendu avec angoisse et excitation ce moment. Le soleil se couchait, le camp était calme, ça aurait du être parfait... Mais un homin était venu leur demander son chemin. Elle avait vu le moment s'éloigner avec déception. Mais Varak, en fyros serviable, avait aidé le malheureux, et Steena l'avait regardé faire, attendrie.

 

Elle se consolait en ce disant qu'elle le reverrait sûrement le lendemain, et s’endormit en rêvant au moment idéal, le moment où ils s'embrasseraient.

03/08/2013 09:44

Elle avait craqué. Il laissa échapper un rire mauvais. Elles étaient tellement prévisibles... s'en était presque trop facile. Elle essayait de se cacher derrière ses reparties acerbes mais au fond, elle était d'une naïveté désolante.

 

Il l'avait emmenée au milieu des kitins. Et elle l'avait suivie, croyant qu'il s’était vraiment perdu. Comme si le hasard pouvait avoir quelque chose à voir la dedans ! Il avait attendu qu'elle se mette en danger, ce qui n'avait pas tardé, sa curiosité l'emportant sur la prudence.

 

Il était arrivé, tel un héros, pour décimer les créatures. Il savait qu'elles n’étaient pas assez puissantes pour le vaincre. Il avait vu la gratitude dans ses yeux, et avait du se retenir d'effacer l'innocence de son regard. C’était encore trop tôt...

 

Il l'avait pris par la taille, sentant en souriant le frisson qui la parcourait à son contact, avant de l’entraîner dans un camp abandonné à l'écart des bêtes. La nuit tombait, et les lampes qu'il avait allumé le matin éclairaient d'une lumière douce une couverture, ou des pétales de fleurs des primes racines luisaient dans le soleil couchant. C’était pathétique... mais redoutablement efficace.

 

Il voyait son air émerveillé et savourait sa victoire. Quel bonheur ce serait de briser un être si innocent... Il frissonnait d’excitation contenue, au point que cette gourde cru qu'il avait froid, et vint se serrer contre lui. Il resta un moment sans réaction, pour laisser monter sa frustration, avant de répondre à son étreinte.

 

Il prit son visage entre ses mains, avant de l'embrasser avec beaucoup de passion. Il la sentait frémir contre lui, et ne put retenir une bouffée violente de désir. Il s'imaginait serrer son cou si délicat, sa peau si douce se teintant de bleu sous ses doigts... Il s’écarta d'elle à regret, il ne fallait pas se précipiter. Le moment serait encore plus savoureux avec l'effet de surprise.

 

Il l'attira contre lui alors qu'ils s'allongeait sur la couverture, et la garda dans ses bras, la laissant s'endormir en toute confiance. Il regardait le ciel, essayant de calmer ses pulsions, sentant sa fragilité. Il s'endormit en se promettant de briser jusqu'à la dernière étincelle d'espoir en elle...

06/08/2013 09:53

Il l'avait embrassée ! le moment était parfait... Et pourtant, elle en gardait un souvenir mitigé. Il avait été très tendre, mais elle avait toujours l'étrange sensation de percevoir une certaine violence chez lui. Elle voyait bien qu'il crispait les mâchoires quand elle le contredisait... mais elle n'avait pas l'habitude de garder son opinion pour elle. Enfin, il était guerrier après tout. Tout cet entraînement contre les kitins, ça ne se faisait pas en papouillant des yubos. Ça devait venir de là, oui, sûrement...

 

Ils se voyaient tous les jours, mais évitaient de rester au camp. Elle ne comprenait pas pourquoi sa mère était si méfiante à son égard. Elle lui disait de faire attention, qu'il n’était pas ce qu'il paraissait... Mais elle était grande, et était capable de faire ses propres choix ! Et elle ne c’était pas privée de le lui faire savoir.

 

Sa mère n'avait pas relevé, habituée à ses coups de sang, et c’était contentée de la couver d'un regard bienveillant. Ce qu'elle pouvait l’énerver quand elle était comme ça ! Toujours protectrice, toujours aimable... Et ça lui avait rapporté quoi ? L'abandon de ses rêves pour finir dans un camp perdu sous l'écorce, avec pour seule compagnie un mari absent et quelques vieilles. Elle qui était une herboriste réputée... Elle se contentait maintenant de remèdes pour soigner les rhumatismes !

 

Elle chassa ses pensées et se mit en route pour le camp abandonné, qui était devenu leur refuge. Ça pourrait être pour ce soir... Elle frissonnait en y pensant, appréhendant autant qu'elle désirait ce moment où elle ne serait plus une enfant. Elle espérait qu'elle ne serait pas trop empotée et qu'il ne serait pas déçu... Elle aperçut Varak qui l'attendait et se dirigea vers lui en souriant, confiante sur son avenir.

1 | 2 >>