Une histoire de yubo

14/05/2013 14:24

Étant plus vulnérable seule, Jalindra se décida à s’entraîner au combat. Après un essai à l’épée, qu'elle trouvait trop lourde à manier, elle jeta son dévolu sur une magnifique pique trycker.

Elle se rendit vite compte de l'efficacité de l'arme, même si elle la manipulait encore maladroitement.

 

N'ayant personne pour surveiller ses arrières, elle affûta également ses capacités d'observation.

Elle apprit à ses dépends que les plodéros étaient trop long à tuer pour espérer y survivre, et qu'il valait mieux attirer la bête à l’écart des autres plutôt que de se ruer dans le troupeau.

 

Elle avait du mal à s'habituer au poids de l'armure, qui lui donnait l'impression d'essayer de bouger en soulevant un mektoub, et comprenait mieux pourquoi les guerriers étaient si costauds. Mais elle avait encore du chemin à faire avant que ses muscles acceptent ce traitement sans broncher.

 

Après une séance d’entraînement acharné contre une armée de cloppers (comment pouvaient-il être encore si nombreux après tout ces massacres ? Leur système de reproduction mériterait d'être étudié) elle se dirigea vers son mektoub afin d'y déposer son armure avec soulagement.

 

Tandis qu'elle marche en direction de la ville, comptant mentalement ses membres afin de vérifier qu'il ne lui en manque pas un bout, elle repère un attroupement à l'entrée de la ville. Ils semblent légèrement éméchés (rien d’inhabituel pour des fyros) et les éclats de rire fusent.

 

Intriguée, elle s'approche du groupe, et s'aperçoit qu'ils font cercle autour de yubos, qui, fidèles à eux mêmes, lèvent allègrement la patte sur chaque botte à leur portée. (c'est en effet une de leur activités favorites, avec celle de faire les yeux doux à tout ceux qui veulent les bouffer)

 

Un petit parcours à été installé, fait de bric et de broc, délimité par des bancs piqués à la taverne, des tonneaux de bière (déjà vidés, sûrement) faisant office d'obstacle.

 

Elle regarde amusée les homins attraper les yubos un par un, avant de leur peindre un chiffre sur le dos. Pendant ce temps, un fyros fait le tour de l'assemblée pour prendre les paris, tandis que Lydix, le tavernier, écoule ses stocks de liqueur de shooki.

 

Jalindra se prend au jeu et jette son dévolu sur un yubo qui semble assez nerveux. Elle s'installe au milieu des badauds, sa liqueur en main, en attendant le début de la course et profite de l'ambiance détendue, plaisantant avec ses voisin.

 

Quand la course commence, elle encourage son favori, qui bizarrement à perdu de sa nervosité, et renifle le sol avant de se rouler en boule pour un petit somme. Elle éclate de rire en voyant la tête de son voisin, qui apparemment avait fait le même choix qu'elle, et lui tend un verre de liqueur pour le consoler.

 

Il la remercie en souriant, avant de dire d'un air dépité :

  • « C'est pas mon jour de chance je crois !

  • Mais si, regarde, tu a gagné un verre gratuit ! »

 

Il éclate de rire avant de se retourner vers la course, et jalindra pouffe en voyant le yubo en tête s’arrêter pour se soulager contre un tonneau, laissant ainsi sa place de vainqueur au suivant.

 

La course se termine donc, ponctuée de cris de joie pour les chanceux, et de clameurs de déception pour les autres. Les dappers changent de main, les verres se remplissent et les conversations reprennent de plus belle.

 

Jalindra, se laissant emportée par l'ambiance festive, se dévoua pour aider Lydix à écouler ses stocks, et fini par s'endormir à même le sol, se promettant un réveil douloureux le lendemain (et surement une perte soudaine de mémoire).