Le trio

11/05/2013 19:53

Ils ne s’étaient effectivement plus quittés, s'attelant à la formation de Rikho pour qu'il puisse les accompagner partout. Il avait petit à petit pris confiance en lui et on était loin du petit matis intimidé du début.

Jalindra ne savait plus ou donner de la tête entre les deux homins, l'un surenchérissant sur l'autre dès qu'il était question de la taquiner.

 

Ils continuaient donc leurs apprentissages, tant en terme de combat que d'exploration, jalindra se découvrant une passion pour le forage désertique, et améliorant ses talents de confection, au point qu'elle pouvait désormais vendre des armures, et pas seulement au peuple matis !

 

Le trio évoluait donc dans une atmosphère de camaraderie (ce qui ne pourra pas durer, vous vous en doutez bien) les deux homins se battant gentiment pour avoir les faveurs de Jalindra. Celle ci ne s'en inquiétait pas, elle savait que c'était un jeu, une histoire de fierté de mâle , même si sa préférence allait vers Granny.

 

Ils avaient un caractère totalement différent.

Rikho était parfois déroutant, d'une sagesse étonnante pour son âge, adepte des conversations profondes. Jalindra aimait beaucoup parler avec lui, il lui permettait de se remettre en question, d'entamer une réflexion sur ses désirs.

 

Granny quand à lui évitait les conversations trop sérieuses, mais avait toujours le mot pour rire, étant d'un naturel franc et optimiste. Elle appréciait beaucoup sa compagnie, ils riaient beaucoup ensemble.

 

Un soir, après s'être perdu longuement dans le couloir brûlé (on se demande bien qui était devant!) ils installèrent leur campement pour la nuit, se retrouvant autour du feu.

La conversation dériva vite vers leur famille respective, qui, même si leurs journées étaient bien remplies, leur manquait.

Jalindra restait silencieuse, les écoutants parler de leurs parents, d'un petit frère resté au village pour Granny, d'une grande sœur mariée pour Rikho, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'elle ne participait pas à la conversation.

 

Après avoir vérifié qu'elle ne s’était pas endormie en la poussant du coude, Granny s’étonna :

  • « tu dis rien, t'es malade »? (elle ne l'avait pas habitué au silence, il faut le dire)

  • « ça va ? Renchérit Rikho , tu à l'air songeuse ? »

 

Jalindra, d'humeur maussade, laissa échapper un soupir. Elle fini par leur répondre :

  • « Ça va... c'est juste que je peux difficilement participer à la conversation, vu que de la famille, j'en ai pas. J'ai été abandonnée quand j’étais bébé. Mais ce qu'on ne connaît pas ne peux pas nous manquer !

  • Si, l'amour, ça manque toujours, intervint Rikho d'une voix douce. Mais tu à grandi où ?

  • J'ai été laissé à côté d'un camp. La tribu m'a recueillie. Mais ils avaient leur propre famille à gérer, si bien qu'il m’ont fourni de quoi survivre, mais je ne me suis jamais vraiment sentie intégrée au groupe. »

 

Elle avait parlé en regardant le feu, ne voulant pas croiser leur regards, sachant qu'elle craquerait si elle voyait la gentillesse dans leurs yeux.

 

Rikho lui prit doucement la main, avant d'ajouter :

  • « tu à grandi entourée d'enfants qui avaient ce que tu n'avait pas, une famille … je comprend que tu sois partie... »

 

Jalindra acquiesce, les yeux plein de larmes, toujours plongée dans la contemplation des flammes, quand Granny, qui était resté silencieux jusque la, déclara soudainement :

  • « bon, je vais me coucher moi ! » avant de s'éloigner.

 

Jalindra, interloquée par sa réaction, essuya les larmes sur ses joues avant de murmurer :

  • « oui, je vais aussi dormir... merci Rikho... 

  • repose toi bien jali … dit il avant de s’éloigner à son tour »

 

Elle se roula en boule devant le feu en pensant à la réaction de Granny. Elle se sentait mal, prenant conscience qu'elle ne pourrais jamais compter sur lui, et fini par s'endormir en renouant avec le sentiment de solitude qui avait grandi avec elle.